Itinéraire d’un regard enchanté
Jacky Kurzen (né en 1951 à Lausanne), aurait pu se consacrer exclusivement au paysagisme et engranger pour son seul plaisir lumières, contrastes et compositions. Mais celui qui fut le plus clair de sa vie active, administrateur de l’entreprise Ménetrey SA, a souhaité dépasser la simple cueilllette d’images fugaces que lui inspirait la contemplation des belles lignes.
La photographie s’impose très tôt à lui, qui se révèle sensible et esthète. En effet, l’écriture de lumière s’avère source d’équilibre personnel et d’intense satisfaction.
Adepte du noir et blanc, il s’y consacre de longues heures entre les quatre murs de son studio photo de Lutry, apprenti alchimiste de l’ombre et de la lumière.
Puis, au contact de l’artiste peintre Walter Mafli, il découvre la fascination de l’abstraction, l’équilibre des formes et des surfaces, avant de succomber à la puissance de la couleur.
Grâce aux clés des mondes abstraits et figuratifs reçues de son maître, Jacky Kurzen commence une exploration sans trêve du royaume du détail insolite. Cette démarche aboutit à 3000 clichés, mais que l’artiste ne souhaite cependant pas partager «par crainte que l’organisation d'une exposition ne brise la magie d'une passion aussi nourrissante». Cependant, la pression grandissante de son entourage et la proposition du syndic de Lutry, d’exposer à la salle du château, finit par vaincre sa résistance. C'est ainsi qu’en 1994, Jacky Kurzen réunit son premier accrochage : Le temps d’une photo.
En 1996, la galerie Car Art de Crissier l’invite à participer à une exposition collective avec, entre autres, le peintre Arthur Jobin.
En parallèle à ces expositions, ses photos illustrent revues, livres, journaux ou pochettes de disques. Il expose dans plusieurs établissements publics. Puis, durant deux ans, il présente une exposition permanente de ses travaux chez Philippe Guignard, fameux restaurateur d’Orbe.
Début 2000, Jacky Kurzen décide, d'un commun accord avec la municipalité de Lutry, de renouveler l'expérience de 1994, mais selon un autre concept. Durant l’année, le photographe s’engage à parcourir rives du Léman, ports bretons, côtes méditerranéennes et même Venise afin de présenter un accrochage intitulé Variations Marines, en mai 2001.
Alors que le succès couronne ses démarches photographiques, des rencontres décisives vont modifier sa trajectoire artistique. La fréquentation des sculpteurs André Tommasini, André Raboud et Yves Dana lui ouvre les portes d’un univers qu’il avait déjà effleuré par la réalisation de sculptures sur bois. A nouveau, la passion – toujours elle ! – s’empare de lui. De ses mains, il taille des pièces en pierre ollaire avant de découvrir le modelage, le travail de la terre et du plâtre. Ce dernier élément étant sans conteste celui qui lui convient le mieux.
A partir de ces moules aux forme rondes et féminines – où vide et plein cohabitent de si sensuelle façon –, il confie l’exécution de ses bronzes aux fonderies d’art De Oliveira à Vetroz et Maillot à Turin.
Dès lors, Jacky Kurzen poursuit, en équilibriste, son parcours de photographe et de sculpteur.
En 2011, à l’occasion de ses soixante printemps, une exposition individuelle au château de Lutry consacre son travail dans ses deux disciplines de prédilection sur le thème Le chant du bronze et Paysages aquatiques.
Actuellement, Jacky Kurzen crée, encore et toujours, poussé par une nécessité intérieure que ne saurait affecter le temps qui passe.
Greg Montangero
1951, Naissance à Lausanne
1968, Apprentissage de paysagiste
1971, Formation de technicien paysagiste
1974 Mariage avec Claire Milliquet
1977, Naissance de leur fils Alain
1979, Naissance de leur fille Nathalie
1981, Reprise de l'entreprise Menetrey SA